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Sylvanus Olympio

 

« Notre indépendance ne peut se concevoir que dans la justice et la liberté. »

 

[…]

Vous tous enfin, mes chers compatriotes, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, ce jour est avant tout un commencement, un départ. Certes, ce qui nous tenait à cœur, et qui était notre premier objectif, l’indépendance, est maintenant un fait accompli, une réalité tangible. Mais il nous appartient désormais, et à nous seuls, d’assumer la responsabilité de notre développement économique et social, d’imposer le respect de nos opinions et de nos droits, d’affirmer notre existence dans l’honneur et la dignité. Tout cela se fera, mais ne se fera qu’avec le concours de vous tous. […] Mettez-vous à l‘œuvre, que la tâche qui incombe à chacun soit accomplie de la manière la plus parfaite et le reste nous sera donné par surcroît.

Je me plais à souligner que notre indépendance ne peut se concevoir que dans la justice et la liberté ; liberté d’action, de pensée et d’expression de cette pensée, mais liberté qui pour être véritable et durable doit être assortie d’un sage respect des droits de chaque homme, de chaque femme et être exempt de toute idée de licence ou d’anarchie. […]

Je suis, pour ma part, persuadé que c’est par la coopération économique que nous pourrons dès à présent contribuer, dans une grande mesure, au bien être des habitants de l’Afrique Occidentale qui nous concerne directement. Par ce moyen, nous pourrons avoir plus de chance de succès que dans le domaine politique où nous sommes confrontés avec des problèmes à long terme, complexes et parfois ardus. […]

En guise de proposition plus concrète, nous pourrions envisager, dès à présent, l’institution d’un organisme de coopération économique de l’ouest africain qui pourrait revêtir, par exemple, la forme de l’O.E.C.E. Cet organisme serait un champ de rencontre pour d’importantes discussions et permettrait la coordination des efforts dans un domaine bien spécifié, en évitant toutefois l’immixtion dans les affaires intérieures des Etats membres.

Si l’unité africaine, tant économique que politique est le but qui nous tient le plus à cœur, cela ne signifie point que nous bornerons nos horizons à la seule Afrique. Désireux de pratiquer la politique de la porte ouverte, nous entendons, au contraire, entretenir avec tous les Etats, de quelques continents qu’ils soient, des relations d’amitié basées sur une mutuelle compréhension et le respect réciproque des institutions de chacun. […]

 

En un mot, nous n’avons d’amertume pour personne, mais nous offrons notre amitié à tous les peuples et Nations. […]

Discours programme prononcé le 27 avril 1960 à l’indépendance du Togo.

NB: Les discours proposés sur ce site ont été réduits à leurs plus importantes valeurs afin de simplifier la lecture mais aussi dans un but pédagogique.

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