L'Alliance des États du Sahel : Rupture avec la CEDEAO et nouveaux défis régionaux
- Charbel Gauthé
- 2 févr.
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Le 29 janvier 2025 marque la sortie officielle du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), entérinant ainsi la création de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce divorce, motivé par une volonté de souveraineté et d’intégration régionale spécifique, s’accompagne de mesures concrètes comme la mise en circulation d’un passeport biométrique commun et la création d’une force militaire conjointe pour lutter contre le terrorisme.
Un délai de six mois a été accordé par la CEDEAO pour permettre d'éventuelles négociations, mais les régimes sahéliens ont d’ores et déjà affirmé leur détermination à ne pas revenir en arrière. L'AES cherche désormais à renforcer sa coopération avec des partenaires stratégiques, notamment le Maroc et certains pays côtiers comme le Togo et le Ghana, alors que les relations avec le Bénin et la Côte d’Ivoire restent tendues.
Par ailleurs, l’AES reste membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et continue d’utiliser le franc CFA, malgré les critiques récurrentes sur cette monnaie. Sur le plan économique, les échanges commerciaux avec la CEDEAO restent en place, bien que certains ports, comme Lomé, bénéficient de la redirection du trafic commercial sahélien.
L’avenir de cette confédération repose sur la mise en place d’institutions communes, dont un parlement conjoint, et sur le renforcement de la coopération sécuritaire, avec la formation d’une force armée unifiée de 5 000 soldats. Alors que la CEDEAO tente encore d’encourager un retour des pays sahéliens dans son giron, l'AES affirme poursuivre son chemin en tant qu'entité indépendante.