RDC : la prise de Goma

Des membres du groupe rebelle M23 en patrouille à Goma, RDC, le 29 janvier 2025. (Photo: AFP)

L’offensive menée par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, a conduit à la prise rapide de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, en seulement quelques jours. L’attaque, lancée le 23 janvier, a été brutale et décisive, causant d’importants dégâts matériels et humains. Les combats, notamment les bombardements d’artillerie, ont fait de nombreuses victimes civiles. Face à l’avancée des rebelles, plusieurs soldats des Forces armées de la RDC (FARDC) ont fui, certains trouvant refuge au Rwanda, tandis que d’autres se sont rendus. En parallèle, environ 300 mercenaires roumains, déployés aux côtés de l’armée congolaise, ont été évacués après leur reddition.

À Kinshasa, la colère de la population s’est manifestée par des protestations dénonçant l’implication du Rwanda dans le conflit et le manque de réaction de la communauté internationale. Ces manifestations ont dégénéré en pillages visant des ambassades étrangères et des entreprises occidentales.

La ville de Goma porte encore les stigmates des combats : cadavres abandonnés, maisons détruites, équipements militaires laissés sur place par les soldats en fuite. Les habitants, encore sous le choc, tentent de faire face aux pertes humaines et aux destructions. Témoignages poignants et scènes de désolation illustrent l’ampleur de la tragédie, avec des familles endeuillées et des morgues débordées.

Face à cette crise, le président congolais Félix Tshisekedi a promis une réponse militaire ferme contre les rebelles et leurs soutiens. Toutefois, l’impasse diplomatique s’intensifie. Alors que le M23 progresse vers le Sud-Kivu, la situation devient encore plus critique. Les tentatives de médiation, notamment celles de certaines puissances occidentales et des organisations régionales, n’ont pas abouti. Lors d’un discours devant le Conseil de sécurité de l’ONU, une haute responsable de la Monusco a averti du risque grandissant d’une « troisième guerre du Congo », illustrant la gravité du conflit en cours.